Hôtel M'zab (ex-Rostrémides)
600 lits Fernand Pouillon semble avoir adopter pour cet hôtel les principes qu'il a toujours mis en œuvre avec bonheur pour la réorganisation et la rénovation des édifices anciens tels que la villa des Arcades et l'hôtel El-Djazaïr (ex-Saint-Georges) à Alger, le théâtre de Sidi Ferruch, l'hôtel des Ursins à Paris, le Château de Belcastel en Aveyron …
La considération de Fernand Pouillon pour ses prochains, pour leur culture passée et présente, pour leur paysage, le porte à intégrer dans un même creuset créatif les vestiges du bâtiment originel, l’esprit des formes et des matières de la culture locale, les impératifs du programme, et à restituer le tout pour une exécution et un usage contemporains. Ainsi les lignes vigoureuses et impérieuses du fortin colonial, sa volumétrie monumentale par rapport à l'urbanisme et au relief si sensibles de la vallée du M'zab, d’autant qu’une aile nouvelle a été construite, ont été atténuées par une succession de rythmes et de volumes très différenciés (huit et six en façade principale), par un travail fin de décalage des volumes les uns par rapport aux autres et par rapport à la pente et au paysage, d’aménagement de rampes et de remblais, par un travail encore plus fin de l’incidence des ombres sur la volumétrie réellement perçue et enfin par l’unique revêtement à la chaux de ton sable. La masse ainsi découpée, morcelée, percée, entaillée s’insèrera habilement dans le paysage (cf photographies 2,3 et 4). C’est à l'intérieur de l'hôtel que l’on peut apprécier l’hommage contemporain aux architectures musulmanes et mozabites. Sobriété de la modénature, déploiement des voûtes et des arcades, vigueur des formes curvilignes, sensorialité des courbes et des façades parées d’enduits à la main, vitrages effacés derrière les ombres. Seules l’eau et la végétation viennent modérer le faste austère de l’ensemble. |