Résidence du Parc 1957-1962
Fernand Pouillon a osé pour la Résidence du Parc, deux-mille-six-cent-trente-cinq logements et commerces, d'incroyables rapports d'échelle parfaitement maîtrisés.
La densité est importante dans cette opération et pourtant la promenade ne permet pas d'appréhender cette réalité dans toute sa mesure. Tout d'abord de vastes perspectives urbaines réduisent l'échelle visuelle réelle des immeubles. Mais contrairement à ce qui a pu être écrit, en dehors du mail piéton à l'étendue infinie, et encore dans une seule direction, aucune perspective n'est ouverte. Le regard buttera toujours sur un immeuble, lointain, par conséquent réduit, et son échelle d'autant. Ensuite, entre les immeubles constitués de piles de pierre interminables aux nombres d'étages indéterminables, en tout cas au premier coup d'œil, et les immeubles de quatre étages, omniprésents, en mur plein de pierre massive avec des rapports de pleins (les murs) et de vides (les baies) immédiatement perceptibles, le rapport d'échelle est favorable à ces derniers. Tandis que l'œil, et par conséquent le cerveau, note très facilement les sensations que lui procurent ces immeubles de quatre étages, il réduit la hauteur de ceux qu'il ne peut déterminer à une échelle acceptable pour lui. Meudon-la-Forêt est la démonstration de ce qu'a toujours proclamé Fernand Pouillon : qu'un seul, ou un même, esprit doit commander le plan, les volumes, les matériaux et les formes. Car le plan d'urbanisme de Meudon-la-Forêt dans sa totalité a été dessiné par Fernand Pouillon. Et il n'y a véritablement qu'une seule partie réussie : celle dont il a aussi décidé des formes et des matériaux. |