Résidence Anatole France 1955-1960
3-13 et 170-176 avenue du Colonel Fabien
L'avenue du Colonel Fabien est à cheval sur Pantin et Romainville, dans la longueur de la rue c'est-à-dire entre le haut et le bas de la rue mais aussi dans son axe. Autre particularité: les constructions de Fernand Pouillon bordent les deux côtés et occupent presque l'ensemble de la rue. Alors que la résidence du Fort juste en face est facilement attribuable à F. Pouillon en raison de ses attributs (que l'on retrouve à Montrouge, dans la résidence du stade Buffalo pour la pierre et les vitrages identiques à sa tour, et à Meudon-la-Forêt dans la résidence du Parc et à Boulogne-Billancourt au Point du Jour pour les escaliers et leur serrurerie fabriquée par l'entreprise de F. Pouillon, les A.C.C.M.), la résidence Anatole France n'a aucun de ses attributs, excepté des façades latérales en pierre. On distingue évidemment le point commun des deux résidences : de très laids volets pliants en plastic marron délavé, et on s'interroge. S'il n'y avait pas eu huit photographies de chantier dans les archives de F. Pouillon, mais surtout s'il n'y avait pas eu Jacques Chenivesse, bras droit de F. Pouillon et directeur des A.C.C.M., pour nous dire de quelles réalisations il s'agissait, ces deux résidences nous seraient restées inconnues, surtout la résidence Anatole France dont les matériaux et les formes détonnent dans le répertoire de F. Pouillon. Pourtant on y retrouvait encore il y a peu (jusqu'en 2015 à peu près) les mêmes phénomènes que dans les autres réalisations de F. Pouillon : habitants amoureux de leur résidence, primo-accédants n'ayant jamais déménagé, et cette fois la vraie cible de F. Pouillon, des couples d'ouvriers qui n'auraient jamais pensé pouvoir devenir propriétaire un jour. En effet la résidence Anatole France a explosé tous les prix! Ceci a été rendu possible par un système constructif particulier mis en œuvre dans les deux résidences de la rue, très bon marché, très rapide, avec un système de poteaux métalliques cachés dans les cloisons, dont aucun habitant ne s'est plaint. Finalement il se pourrait que la peur du monde de l'immobilier devant la pratique des prix de Pouillon ait atteint son comble avec la résidence Anatole France et pas seulement à cause de Meudon-la-Forêt ou du Point du Jour. |