Hôtel de Police dit L'Evêché
Rue Antoine Becker
L'extension du palais épiscopal du 17ème siècle réalisée par Fernand Pouillon pour l'hôtel de police est en vis-à-vis de l'église romane de la Vieille Major et de la cathédrale de la Major du 19ème siècle. Autrement dit il faut cohabiter avec trois monuments, et trois époques d'architecture. L'expression architecturale de l'hôtel de police est contemporaine, mais grâce à quelques subterfuges, dont on peut trouver la source d'inspiration dans l'architecture de la ville d'Aix-en-Provence (cf les livres de F. Pouillon " Ordonnances " et " Aix-en-Provence "), l'extension réalisée est en dialogue remarquable et naturel avec le palais épiscopal. Ainsi les trois travées de transition, en retrait par rapport aux façades du palais et du nouveau portique, jouent sur le registre des similitudes d'ordonnance en reprenant, sans les copier ou les imiter mais en les actualisant, les entablements, corniches, pilastres, tableaux et volumétrie générale. En réalité, sous une modénature moderne de lignes franches et orthogonales, Fernand Pouillon brosse sur ce morceau de façade les grands contours des ombres et des lumières du palais épiscopal, sauf que ces ombres et ces lumières se déclineront encore sous l'aspect d'un long portique à double hauteur, surmonté d'un attique dénominateur commun de l'ensemble. Le portique est doublement utile à l'intégration du bâtiment dans le site parce qu'il fait aussi partie d'un travail sur la volumétrie du projet. En captant l'attention sur lui, il permet d'oublier la hauteur d'étage supplémentaire des bâtiments transversaux. Organe de transition, il occulte, tout en lui conférant de la dignité, la façade en arrière-plan d'un immeuble utilitaire dédié aux services de police. La linéarité de l'étage d'attique est rythmée par les descentes d'eaux pluviales, que Fernand Pouillon à cette époque essaie d' " apprivoiser " en les utilisant comme élément faisant partie du décor ou de la structure (voir notamment la bibliothèque Saint-Charles). L'album de photographies débute par la façade sur l'avenue Robert Schumann visible depuis la place de la Major et se termine par la façade rue de l'Evêché. |