Hôtel-caravansérail le Boustan - El Boustène
200 lits, extension en 1974
La palmeraie d’El Goléa, aussi appelée El Meniaa, est située à huit cent kilomètres au sud d’Alger, et à deux cent kilomètres au sud de Ghardaïa. Elle abrite le tombeau du père de Foucauld. Le terrain sur lequel Le Boustan a été bâti comprenait de magnifiques eucalyptus que Fernand Pouillon prit le parti de conserver. Il les mit en valeur comme éléments de décor luxuriant de la piscine, et la nécessité d’échapper aux racines est peut-être la raison de la surélévation de la piscine par rapport au sol. Le principe de distribution de l’hôtel est celui de pavillons de volume géométrique très simple à un étage sur rez-de-chaussée surélevé. Des galeries, couvertes ou ménagées dans les volumes à rez-de-chaussée, les relient en protègeant le cheminement de la chaleur trop intense ou des rares mais violentes pluies. Sous l’apparence d’une fonction décorative, de grands panneaux décorés de céramique, tantôt en avancée des façades, tantôt en retrait, organisent en réalité un système de circulation continue de l’air très utile sous de telles latitudes. Le charme de ce dédale est l'invite permanente aux vues variées sur les différents jardins induits par la disposition des pavillons entre eux. L'architecture est caractéristique des architectures arabes : modénature quasiment absente, ornementation par des arabesques en carreaux de céramique colorés. Et c'est l'ogive en forme d'arc persan qui rythme l'ordonnance régulière des façades épaisses. L'architecture saharienne est, elle, représentée par l'étonnante boîte de nuit située au bord de la piscine. Au printemps 2008, exceptés la boîte de nuit, des locaux administratifs, et une aile, l’hôtel semblait inhabitable. Malgré tout, l’esprit qui a présidé aux dispositifs de jardins semi-fermés, d’allées couvertes, de moyens d’ombre, de lumière, de courants d’air, et de forte présence de ce somptueux matériau qu’est la céramique est là. Tout est ruiné…et pourtant tout est presque intact. Contrairement à ce qui est écrit sur d'autres sites internet, Fernand Pouillon a dessiné seul, comme toujours, cet hôtel (l 'architecte mentionné est d'ailleurs totalement inconnu des collaborateurs de F. Pouillon). Seules les deux dernières photographies de l'album sont contemporaines. |